RÊVES DE NOUVEAU NEZ 

 

Sur les traces du talentueux pionnier Serge Lutens qu’il admire tant, ce franc-tireur de la parfumerie  se tient à distance raisonnable du grand barnum olfactif. Demander à Arnaud d’où lui vient ce goût du parfum, c’est s’exposer à un récit qui dure, à une biographie par le menu. Elle vient de loin. De loin en lui. Il est question de son grand-père agriculteur ; de sa passion pour l’architecture ; de la mécanique ; de son pays natal : le Pas-de-Calais.

Rarement marque de niche a pu se targuer d’être à ce point autobiographique. Il y a beaucoup d’Arnaud Poulain dans Les Eaux Primordiales ; il y a lui tout entier dans ces compositions-là. Aucune austérité dans les Eaux Primordiales. Aucune prétention non plus ni esprit de sérieux.

A trente deux ans, Arnaud cultive un drôle de profil entre l’ingénieur et le parfumeur, à équidistance entre veines romantique et prosaïque. À mi-chemin, toujours. C’est là qu’il se sent le mieux, qu’il se rêve le mieux : à côté, sur les chemins de traverse. Et ses réserves de rêve semblent inépuisables...

 

 LIGNES DE FUITE

Architecturé et androgyne, radicalement minimaliste, le flacon est inspiré par le travail photographique de Bernd et Hilla Becher, couple de photographes allemands des années 50 qui immortalisent puits de mines et pompes à pétrole. Ces artistes qui ont fondé l’école de Düsseldorf s’inscrivent dans cette « esthétique de l’objectivité » dont les compositions d’Arnaud Poulain se réclament elles aussi. C’est précisément leur série de clichés sur les silos à charbon qui a librement inspiré les contours du flacon.

L’étiquette s’orne simplement du nom du parfum écrit en typo classique Courier dessinée en 1955 par Howard Kettler.

Ce flacon intemporel, au design sobre et soigné, est taillé à la mesure de cette parfumerie d’aujourd’hui.